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changer de regard,épisode 1

je me mets en disponibilité de la fonction publique

Mon statut professionnel est ou a été celui de fonctionnaire.

J’ai entendu toutes sortes de remarques et « blagues » pendant des années. Surtout de la part de personnes travaillant dans le privé, qui m’expliquaient sans connaitre mes journées que je n’avais je cite « aucun stress, que des avantages », que j’étais une feignasse déguisée en fille active infiltrée parmi les feignasses, que j’avais le temps, que j’étais vaguement ringarde. Tout en enviant ma qualité de vie…, d’ailleurs associée à mon statut à juste titre ?

Comme si ma façon d’être active et professionnelle était avalée par mon statut.
Il me semble, pour ceux qui me connaissent, que mon « style » et ma qualité de vie me sont intrinsèques, et cadre territoriale ou entrepreneure, mes fondamentaux sont là.

Moi aussi, d’ailleurs, je critique parfois certains fonctionnaires, qui m’agacent, comme les personnels de la SNCF qui font grève en pleine pandémie et font circuler des trains bondés. Sans les connaitre.

Surtout, j’ai fait mon chemin, progressé dans ma carrière, managé des équipes, construit une situation qui était professionnellement intéressante et qui répondait à mes aspirations de vie.

Puis le temps passant, je voyais que cela y répondait que moyennement, à mes aspirations, en vrai. L’arrivée des enfants a clairement changé la donne. Avant, je me contentais d’un certain rythme ou j’avais suffisamment de temps donc cela allait à peu près.

Brutalement, mon temps a été questionné. Je devais faire des choix très compliqués pour moi entre travailler, prendre soin de mon bébé, profiter de la vie comme j’aime le faire, nourrir mon couple, ETC.
 
Depuis bientôt 3 ans, je suis en disponibilité, mon statut professionnel de fonctionnaire est en pause. Je crée mon entreprise. Avec la liberté de temps et possibilité d’essayer puis revenir qu’offre la disponibilité. Sans aide financière. Je ne touche aucun salaire, indemnité, allocation en lien avec ma carrière depuis mon départ.

Je vois "les gens du privé" créer leur activité et trouver normal que leur employeur leur octroie une rupture conventionnelle, ou scandaleux qu’il ne le fasse pas, et lancer leur entreprise en touchant des allocations et aides. Cela m’a agacé au début, et rallumé la bougie vivace chez moi de l’injustice.

J’entends moins parler de la feignasse.

Je suis fonctionnaire territoriale, entre autres, j’ai passé un concours il y a 20 ans, des examens et des entretiens ensuite pour progresser dans ma carrière,

Et puis j’ai eu envie de changement. Professionnel, personnel.

Je suis toujours fonctionnaire, dans le titre. Mon statut est sur pause : il hiberne. Tous mes droits (carrière, retraite, etc) sont figés.
A l’été, je dois choisir si je reprends un poste, prolonge ou démissionne.

Suite à l’épisode 2, ca change beaucoup de choses de changer de statut professionnel

#changer #changerdevie #entrepreneure #fonctionpublique

ca change beaucoup de changer de statut professionnel

changer le regard, épisode 2

J’étais fonctionnaire en exercice, je pilote aujourd’hui mon entreprise. Tout est différent, de ma trésorerie à mon sentiment autour de ma place dans la société. C’est passionnant. J’explore.

Et après presque trois ans, je savoure le trajet. Je vis avec l’incertitude de manière tellement différente d’avant. Je suis contente de mes choix, satisfaite d’essayer. Et avec beaucoup de gratitude pour les rencontres avec des partenaires ou futurs partenaires, et tous ceux avec qui je travaille.

Je peux dire que mon monde a changé. Oui cela façonne ton regard sur le monde d’être dans tel environnement, avec telles personnes, avec telles habitudes. De le vivre concrètement m’apporte beaucoup humainement. J’adore tester, explorer, innover. J’aime le cadre, la structure, les règles qui sont comme des perches pour passer la barre mais je déteste les habitudes, les traditions, les obligations au sens on doit le faire pour respecter l’ordre établi.

J’aime l’ordre social pour la paix que cela procure mais je déteste devoir fermer ma gueule et songer m’asseoir sur mes valeurs.

Quand j’ai créé mon entreprise en 2019, beaucoup d’entrepreneurs étaient curieux de mon parcours, adoraient le fait que je sois fonctionnaire dans le sens de me pousser à opposer les deux mondes, s’attendaient à ce que je crache sur mon monde d’avant. certains entrepreneurs font cela, crachent sur le salariat qui devient la plaie qui s’abat sur le monde et jurent à grands coups de plus jamais qu'ils mourraient plutôt que "revenir en arrière"... Alors les fonctionnaires, tu penses !

pour ma part, j'ai toujours de fait aimé les aller retour, les trajets qui ne sont pas forcément de bas en haut, j'ai aimé alterner management et poste expert, et je ne m'interdis rien.

les entrepreneurs de mon environnement ont vite senti que je ne marcherai pas à l'opposition radicale, pas de clans. Ce n’était pas complètement conscient au début. Mais je n’ai rien à opposer, en plus ce n’est pas ma nature, j’aime fédérer.

Les collectivités restent mes clients et partenaires d’une part. Beaucoup de personnes que j’estime dans mon réseau sont en collectivités, en toute logique. Et j’ai de la gratitude pour tout ce que j’ai vécu. Mais cela va encore au-delà de ça.

Il s’agit d’un regard sur le monde et d’une certaine humilité ; en effet, nos choix professionnels sont les nôtres et aussi le résultat d’une histoire, et puis d’opportunités. Je ne vais pas prétendre maitriser ma carrière alors qu’elle se déroule et que je suis actrice et aussi je ne maitrise pas tout.

Suite la semaine prochaine, dans l’épisode 3, les débuts d’une carrière,

#gratitude #change #entrepreneurs #transformation #changerdevie #coaching #coachdevie

Crossing the River

les débuts d'une carrière

changer de regard, épisode 3

En 2003, dans une année de chômage après quelques mois infructueux et assez déroutants de formatrice et consultante dans le secteur privé, j’ai donné des cours particuliers pour m’occuper et gagner quelques sous en plus des allocations chômage que je touchais à l’époque. J’avais déjà trouvé une de mes compétences clés : la pédagogie.👩‍🏫👌

Cela a commencé juste avant par un cours d’anglais pour un vieux monsieur très grincheux à coté de l’IAE où j’étudiais, par un bouche à oreille inattendu du genre une personne à la cafétéria parle de ce monsieur, je lance un ok je peux le rencontrer et hop. Vraiment le destin t’envoie un signe et une occasion. Je me retrouve donc à essayer de fourguer des bribes d’anglais à un monsieur âgé et solitaire car il s’est fâché avec sa fille. Je touche d’ailleurs du doigt ma posture de coach.🎯🤩

Puis en 2003 donc, un peu après, je donne des cours d’anglais à un collégien, je me souviens de lui, le bon élève qui avait eu une mauvais prof et doutait de lui, il avait besoin d’un petit coup de pouce pour se remettre à niveau, ses parents tous deux juges prenant soin de lui, il a eu ces cours particuliers. J’y allais dans une vieille BX très dangereuse dont le frein à main lâchait dans la pente de sa maison.🙀

Bref. Les cours particuliers s’enchaînent, c’est plus ou moins passionnant, je n’aime pas toujours entrer dans ces maisons, ces chambres et sentir l’ambiance de la maison, la dynamique familiale, je suis une jeune fille aisée sortie des études qui bosse surtout pour des très aisés, ca m’interroge.🤨

Cette année calme dans son rythme me plait beaucoup, je goûte à un rythme que j’ai aussi aujourd’hui qui me plait, j’ai 25 ans, et la boîte qui me fait travailler pour des cours particuliers m’envoie chez une grosse entreprise du coin donner des cours de communication à un gars devenu agent de maitrise et qui a besoin de contenu et de posture pour s’adapter à son nouveau statut professionnel.🏄‍♂️

La mission pouvait paraitre délicate, obscure, loin de ce que je fais ; je vois tout de suite ce qu’il faut faire et je sens qu’il y a les ingrédients bons pour moi. Je vais accompagner le changement de posture, ce que je sais très bien faire mais je ne le sais pas encore complètement. Je suis très excitée par ce changement de contexte.
Tu sais ces moments que tu reconnais comme ces moments de « ça sent bon ».
A « a-ha » moment, like they say.😍🥳

Que retenez-vous de mon histoire ?
Sandrine

Episode 4, jeudi. quand l'opportunité créé le "turning point",

#opportunité #pedagogie #coaching #coachs #coachdevie #management #posture

Crossing the River

les choix qui déterminent la suite

episode 4, changer de regard


J’accompagne cet homme, il devait avoir entre 30 et 40 ans, de mes à peine 25 ans, je savais juste qu’il était plus âgé,

 Je me souviens de lui, du bureau vitré à côté des ateliers dans lequel on se retrouvait. Je ne sais plus exactement comment je m’y suis prise mais je savais que ca allait marcher. Il était sympathique, posé, humble, prêt à apprendre, très respectueux de moi, un bonheur. J’étais confiante, je ne me posais aucune question. Notre duo était parfait.

La formation est une réussite, l’entreprise commande dans la foulée la même pour 3 autres gars de l’entreprise. J’étais heureuse et fière. Très joyeuse.

Et je me souviens, j’ai vu la possibilité de créer quelque chose à partir de là. A partir des quelques euros gagnés pour cette mission payée au tarif à peine amélioré d’un cours particulier.

J’ai eu l’idée de monter ma boite de formation à ce moment-là.

A ce moment-là aussi, littéralement quelques jours après, je reçois les résultats du concours d’attaché territorial que j’ai passé cette année-là, avec l’idée de travailler au sein des collectivités avec qui j’ai aimé travailler en tant que consultante. Parce que je sais qu’il y aura des départs à la retraite et quelqu’un m’a dit : il y aura des possibilités de progresser rapidement, et cette phrase s’est ancrée en moi.

Je suis admise au concours.

J’étais contente, soulagée, mais il me semble que je ne sautais pas de joie.

Ce jour-là, j’ai fait un choix. Je n’ai pas osé creuser l’idée d’activité à mon nom. J’avais envie de travailler. J’avais besoin d’éprouver ma valeur. A ce moment-là, j’avais soif de prouver qui j’étais, j’étais beaucoup plus guerrière que maintenant, je sortais des études où on m’avait répété que je faisais partie de l’élite et j’avais aussi quelques comptes familiaux à régler.

[rétrospectivement, je ne sais pas si cela aurait changé quelque chose de savoir qu’on peut créer son entreprise, d’avoir accès à une couveuse ou autre, et aussi, comment repérer ces jeunes gens ? mais ca c’est avec mon regard de maintenant, à l’époque, rien de tout cela ne m’effleure, je veux juste bosser et trouver une place dans la société]

J’ai activé mon (tout petit) réseau local, littéralement 3 personnes, l’une des trois était un Maire qui à ce moment-là cherchait son DGS, il m’a proposé le poste, c’était une opportunité forte alors que je m’attendais à prendre un poste de chargé de mission et être un costume gris parmi d’autres, j’ai dit oui.

Suite au prochain épisode, épisode 5 : et l’argent dans tout ca ?

Crossing the River
Mountain Cliff Hiker

Episode 5, et l’argent dans tout ca ?

#changersonregard


Ah, l’argent.

Quand tu dis que tu changes de métier, de statut, de ville, que tu crées ta boite, tu sens que tout le monde y pense mais personne n’ose le dire, les gens te disent des choses du genre : « moi je ne pourrais jamais j’ai trop besoin de mon salaire », éventuellement « quel courage » ! et je vois toutes ces questions que les gens n’osent pas poser flotter dans l’air entre nous.

Alors l’argent. Le sujet m’a toujours intéressé, j’aime les finances publiques, l’économie, la macro-économie ; un des mes grands-pères était économiste et l’autre avait sa boite de maçonnerie. Mes grands-mères étaient au foyer et assistaient leur mari dans leur carrière. L’investissement est le sujet sur lequel j’ai je pense le plus lu et écouté, et j’ai créé un système financier qui est assez rare «  pour une fonctionnaire ».

Parler d’argent dans la société, c’est un truc. Dans les collectivités, l’argent c’est un peu le diable. Avec ses cousins rentabilité, performance et compétition.

Pour ma part, j’étais cadre dynamique dans la fonction publique locale et heureuse de l’être et le soir je regardais mes vidéos sur Youtube pour acheter mon deuxième appartement. Je me disais que je ne serai pas comprise. Or, j’ai appris au fil du tempd qu’il y en a quelques uns des comme moi… Et pour mémoire, j’ai le droit d’être qui je veux.

J’ai adoré être investisseuse immobilière, j’ai acheté des appartements dans le but de les louer, offrir un service et gagner de l’argent avec cela. Mes locataires étaient heureux et moi aussi.

Un des principaux enseignements avec l’argent, c’est qu’après 15 ans de salariat, je me débarrasse progressivement de réflexes qui ne sont plus les miens. J’ai d’abord cherché à recréer un salaire, ie à vouloir que l’argent rentre régulièrement.

J’ai aussi comparé comme beaucoup ce que je gagne aujourd’hui à mon salaire. Comme s’il fallait gagner comme avant. J’ai réalisé une vidéo sur Facebook sur ce thème …

https://www.facebook.com/100000888136650/videos/471880710960493/

L’argent se gagne, se vit, se dépense, se compte différemment parce que je suis dans un système différent.

C’est assez drôle de préparer des devis pour les collectivités, avant je recevais ces devis et disais des choses comme : « oh ben quand même, ca fait une somme pour une journée. Sa piscine doit être grande ». Maintenant, je suis prête à dégainer le topo sur le poids des charges sur les entreprises en France au premier qui m’embête..  j’exagère, mais vous voyez l’idée.

J’aime avoir des conversations intéressantes sur les prix, la valeur des choses, notre rapport au matériel. Je trouve ca passionnant. L’argent, ou plutôt notre rapport à l’argent m’intéresse car il permet de parler de comment on vit, nos choix, du monde que l’on veut pour soi et nos enfants. Je suis anticapitaliste et minimaliste, sobre et décroissante, les réflexions et expérimentations du revenu universel d’une part, et des semaines de 4 jours d’autre part (https://fourdayweek.co.uk/), me passionnent.

Je rêve d’un monde meilleur en créant une vie différente pour moi. J’expérimente.

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masculin et féminin

Masculin et féminin.

Pour changer le monde, un des axes à privilégier est le masculin/féminin (un autre axe est donner/recevoir, notamment dans notre rapport à la Terre, à nos ressources au sens large).

Dans les organisations de travail, le changement passe par une attention portée à l’équilibre entre l’énergie masculine et l’énergie féminine dans les projets et actions.

Il s’agit de reconnaitre la place et l’apport des femmes, mais pas que. Je prends un exemple :

J’ai longtemps accompagné des projets de transformation des systèmes d’information, en tant que consultante fonctionnelle.

Consultante fonctionnelle, c’est plutôt des filles, et c’est une énergie plutôt féminine.

Dans les projets SI, tu as les consultants techniques, ceux qui mettent en place le bazar, qui parlent tuyaux et technique, en général des mecs. Et les consultants fonctionnels font le lien avec les utilisateurs, écoutent, ajustent, mettent de l’huile une fois que les consultants techniques ont produit.

Et en général, quand il faut calibrer le budget d’un projet informatique, il y a débat sur le nombre de jours techniques et le nombre de jours d’accompagnement, de formation des utilisateurs au nouvel outil, …

Intellectuellement, tout le monde va être d’accord sur la nécessité d’accompagner, sur la valeur de cette part dans la réussite du projet.

Et en général, on ne rogne que très peu sur les jours techniques, de production de l’outil et les jours d’accompagnement sont plus ou moins sacrifiés. Et après ca râle parce que ca marche pas bien. Alors..on recommence un nouveau projet. Energie masculine un peu aveugle et bourrine.

Plutôt que de finir celui-là, l’ajuster, l’optimiser. Par du travail de fourmi, sur le terrain, patient, discret. Energie féminine et masculine bien calibrée.

Mon postulat :

  • Plus il y aura de femmes dans les métiers techniques, plus l’équilibre sera facile à trouver, parce que naturellement les énergies des personnes présentes vont se mêler.

  • Plus on écoutera vraiment les femmes pour ce qu’elles ont à dire, et mieux ca se passera

  • Moins on fera de projets et mieux ce sera. Tout le monde se plaint de la surabondance de projets. Less is more. Moins de projets, mieux finis, mieux accompagnés, plus célébrés, plus évalués et mis à profit ensuite.


J’ai un souvenir excellent d’un gros projet informatique dans lequel j’ai été consultante fonctionnelle. Une équipe resserrée de 4 personnes, il se trouve que j’étais la seule fille et que le chef de projet avait une énergie masculine et féminine bien affirmée.

On a créé la confiance au sein de l’équipe projet et on a su utiliser les atouts de chacun.

Quand des utilisateurs couinaient, j’étais interpellée et je pouvais modérer l’utilisateur et réclamer au technique, parce que je savais que j’allais etre écoutée et entendue par mes collègues techniques. Ils étaient heureux que j’intervienne parce qu’ils savaient que j’allais faire la part des choses et faire avancer le shmilblick.


Le projet a été un vrai succès. Et j’en garde un souvenir heureux.

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